Dans le cadre du World Futures Day 2025, l’UNESCO a fait appel à Speakerwise pour inviter le philosophe Éric Sadin. Il a donné une conférence sur l’avenir de l’humanité à l’ère de l’intelligence artificielle.

Éric Sadin a livré une analyse percutante du moment que nous vivons. Selon lui, l’essor fulgurant de l’intelligence artificielle générative ne représente pas seulement un progrès technologique, mais un véritable tournant civilisationnel. L’humanité confie désormais à des systèmes omniscients des fonctions cognitives qui façonnaient jusqu’ici notre singularité, au risque de rendre obsolètes certains attributs fondamentaux de la condition humaine.

Dans un contexte mondial marqué par les incertitudes, les ruptures et les tensions, il a souligné l’urgence d’une nouvelle culture de l’anticipation. Non pas pour nourrir la peur, mais pour réintroduire de la lucidité et du discernement face à des technologies dont la puissance dépasse nos cadres habituels de réflexion.

Avec son style incisif, sa profondeur intellectuelle et son sens aigu de la mise en perspective, Éric Sadin a rappelé que le véritable enjeu n’est pas l’IA elle-même, mais le choix de société que nous construisons autour d’elle. Défendre la sensibilité, la nuance, la responsabilité collective, voilà ce qui demeure, selon lui, le cœur de notre avenir commun.

Une intervention forte, presque prophétique, qui a parfaitement donné le ton de cette journée internationale : à l’ère de l’IA omnisciente, l’avenir ne se subit pas, il se pense, et il se décide.

Biographie d'Éric Sadin

Éric Sadin est un écrivain et philosophe français dont le travail oscille entre écriture littéraire et analyse théorique des technologies numériques. Il a fondé la revue éc/artS (1999-2003), où il a exploré les interactions entre pratiques artistiques et innovations technologiques à travers des créations, articles et entretiens.

Conférencier régulier à Sciences Po Paris, il intervient également dans de nombreuses universités et centres de recherche en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. Il a enseigné à l’École supérieure d’art de Toulon et a été professeur invité à l’ECAL de Lausanne ainsi qu’à l’Université IAMAS au Japon.

Lauréat de la Villa Kujoyama à Kyoto en 2002, il a reçu en 2004 le Prix Pompidou Flash Festival pour son œuvre multimédia Tokyo_reengineering, consacrée à la capitale japonaise.

Auteur prolifique, il s’est particulièrement illustré par une trilogie portant sur notre relation aux technologies numériques. En 2016, son essai La Silicolonisation du monde – L’irrésistible expansion du libéralisme numérique a rencontré un succès notable. Son dernier ouvrage, Le Désert de nous-mêmes : Le tournant intellectuel et créatif de l’intelligence artificielle, a été publié en 2025 chez L’Échappée.